A tous les éjectés du système qui va si bien
Les pas sur la photo, les traîne-savates les galériens
Ceux qui r'gardent courir, tout autour d'eux tout le train train
De la réussite, du sacré profit quotidien.
Aux pas dans la norme, aux physiques inadéquates,
Sur qui on s'retourne, les différents pas au format,
Pour les affich'de pub ou pour la soupe télévisuelle
A ceux qui dérangent, dans la grand'cité de Babel.
Juste quelques notes, des notes qui partent
Comme des baisers, entre tes omoplates
Que des ch'tis moments, des récréations
Des ch'tis soleils, enfin des chansons
A tous les petits, la France d'en bas la France au SMIC
Qui joignent les deux bouts, Ã coup de stress et de fatigue
Aux futurs licenciés, qui n'mangeront plus à la cantine
Et fous d'avoir mis un bout d'leur âme dans une usine.
A tous les seuls au monde, persuadés d'être transparents
Qui aimeraient une seconde, sortir la tête du néant
Et qui crèvent à p'tit feu, au milieu d'une foule d'aveugles
C'est chacun pour soi, chacun sa merde, chacun sa gueule
Juste quelques notes, des notes qui partent
Comme des baisers, entre tes omoplates
Que des ch'tis moments, des récréations
Des ch'tis soleils.
Juste quelques notes, des notes qui partent
Comme des baisers, entre tes omoplates
Que des ch'tis moments, des récréations
Des ch'tis soleils, enfin des chansons.
Oh quelques airs, des airs plus ou moins doux
Comme des baisers, des baisers dans le cou
Des ch'tis quart d'heure, des évaporations
Des ch'tis plaisirs, enfin des chansons
A ceux qui traversent, l'Afrique ou les Balkans
Poussés par la misère, la faim, la torture ou le vent
Et qui recherchent ici, un petit hôtel sans étoile
Mais sans le vue sur le fric, une petite place pour une escale.
