Jâsuis un bÅuf de compétition, jâai déjà bien roulé ma bosse
Jâsuis un bovin body-buildé, je lance une balise Argos.
Derriére mon oeil intelligent, je rumine des pensées
Sous ma montagne de muscles, mon petit coeur est serré.
Bénies étaient les fermes dâantant, à la période du plein emploi
Quand on travaillait dans les champs, on nâattirait pas les média.
Nous nâétions pas vitaminés par tous ces trucs qui rendent dingue!
De la farine animale au gymnase-club en seringue!
Je sens monter en moi, un blues philosophal
Une drôle de réflexion... sur la condition animale
Ah! De nos jours effectivement, la vie est de plus en plus dure
Faut aller faire le âcakeâ quinze jours, au salon de lâagriculture
Mais je mâentraine à bouser sur les hommes politiques
Qui viennent me flatter la croupe pour faire le gars sympathique
Jâen ai connu des grands guignols, de gauche, de droite, ou du milieu
Des timides à la main qui colle, des pâtits secs au geste nerveux
Mais malgrès ces pitreries, on sây ennuie bien fermement,
On regarde bien les bÅufs qui passent, mais ceux de Paris sont navrants
Je sens monter en moi, un blues philosophal
Une drôle de réflexion... sur la condition animale
Jâaurais préféré nâ pas finir, haché dans un big-mac géant
Mais plutôt me laisser faire frémir, dans la cuisine dâun chef, un grand
Jâaurais aimé compter fleurette à une vache folle de mon gras
Mais on mâa coupé les gonades, jâsuis maudit tant pis pour moi
Il ne mâ restâ plus quâ à espérer du bon pour mon prochain karma
Une vie douce sur une île, tranquille réincarné en chat
Mais jâai âbovidéâ ma coupe, jâemporterai avec moi
Mon incompréhension des hommes, ma rancune, mon désespoir
Je sens monter en moi, une boule de haine
Une drôle de réflexion... sur la nature humaine.