Allez viens mon pote,
laisse aller quâ on se frotte,
reste pas là comme ça
à te prendre pour une nature mote,
et on ira boire de la bière dans les bars,
et si quelquâun sort une guitare,
on évitera peut-être pour une fois,
la bagarre, et on boiera comme des porcs,
à la santé de la notre, perdue,
et on se cassera la voix,
à gueuler quâon y croit,
du moins quâon y croyait,
à quoi déjà , on sâen souvient pas,
on sâen souvient plus,
on lâa jamais su,
allez viens mon pote,
même si tu piques même si tu rotes,
on chante tous la même chanson
qui râcle, qui viens du fond,
câest celle qui fait pleurer les filles,
quand on leur tripote le bas résille,
juste avant de se faire cramer
par un autre salaud
quâétait peut-être un peu moins alcoolo,
pourtant câest tous soif quâon a,
soif, de deux petits bras,
mais câest de la bière,
qui coule sur notre cou,
sur la peau, aveux de bisous,
et comme ça jusquâau bout de la nuit,
on sâécroulera tous,
dans le même lit,
câest le lit du manque,
la dernière étape de la déjante,
Allez viens mon pote,
on se levera le matin,
on dira plus rien,
encore une journée à attendre,
que la nuit vienne nous prendre,
allez viens mon pote,
ce soir lâalcool nous emporte,
yâen qui croient
quâils ont touché le fond,
ils ne savent pas
quâil y a toujours plus profond que le fond,
et câest là quâon habite,
et câest là notre maison,
yâa toujours plus profond que le fond.